Des membres du Syndicat national de l’enseignement technique agricole public, ont tracté durant deux heures. L’objet de leur colère ? Un projet du ministère qui veut revoir les horaires d’enseignement à la baisse.
Par Franz Miceli - mercredi 2 mars 2005 - 15h27 - repris de http://www.salonagriculture2005.com
Ils étaient une vingtaine venus distribuer les tracts du Snetap et expliquer aux visiteurs du Salon les raisons de leur mobilisation en ce jour.
« On remballe. Les forces de l’ordre viennent d’être prévenues. »
Frédéric Chassagnette, professeur à Tours, rameute ses troupes. « Nous avions environ 2 000 tracts. Il nous en reste une centaine. On a bien travaillé. »
« On », c’est le Snetap, le Syndicat national de l’enseignement technique agricole public. Il rassemble tous les professionnels du secteur : surveillants, proviseurs, professeurs et conseillers pédagogiques. De 11 h 45 à 13 h 45, ils étaient une vingtaine, sur le Salon, à expliquer au public les raisons de leur présence.
« Nous sommes venus aujourd’hui pour nous faire entendre. Quand on voit le succès du Salon, l’intérêt qu’ont les Français pour l’agriculture et le peu de cas que fait le ministère de l’enseignement agricole public, on tombe des nues. Ce n’est pas le même monde. »
Alain est professeur à Carcassonne. Il aime son métier, mais il a peur de le voir disparaître. L’objet de son inquiétude ? Le projet du ministère de revoir les horaires d’enseignement à la baisse. « C’est très simple, explique-t-il. Nous avons un nombre d’heures théoriques à effectuer sur deux ans, durée moyenne d’une formation agricole. Ce quota n’est jamais respecté en raison de la présence de stages obligatoires. Le ministère a décidé, malgré tout, d’augmenter le nombre de semaines à effectuer sur cette période. Seulement, si on divise le total des heures par celui des semaines, on se rend compte que sur cinq jours, les élèves bénéficient de moins de cours. Déjà qu’ils ne complétaient pas leur formation théorique, qu’est-ce que ça va être maintenant ? »
La France compte environ 220 établissements publics agricoles, parmi lesquels la filière horticole, vétérinaire ou certains enseignements de CFA CFA Centre de Formation d’Apprentis (Centres de formation des apprentis). Autant d’enseignements de qualité qui risquent de se retrouver malmenés. Malgré la véhémence de leur propos, les manifestants sont restés calmes. Ils ne tenaient pas à gêner les visiteurs outre mesure. « Le Salon, c’est une belle vitrine. Nous ne voulons rien imposer » confie Alain. Et surtout pas aux forces de l’ordre de se déplacer.