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Pour l’avenir du BTSA, le SNETAP-FSU organise une journée de réflexions

samedi 11 mars 2023

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Le 2 février dernier, le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire organisait une journée consacrée à l’avenir du BTSA BTSA Brevet de Technicien Supérieur Agricole . L’objectif de cette journée était double : commencer un état des lieux partagé sur l’état de santé du BTSA ; continuer à réfléchir à des propositions pour faire avancer/évoluer ce diplôme (face à la réforme de la semestrialisation, face aux difficultés pour réussir de certains étudiant.es, face à la réforme LMD LMD Licence-Master-Doctorat et à la fragilisation de certaines classes-spécialités).

Aujourd’hui, le BTSA BTSA Brevet de Technicien Supérieur Agricole est au cœur d’une réforme majeure qui se traduit par la validation des acquis par blocs de compétences et la possibilité de supprimer les épreuves terminales contre une évaluation entièrement en CCF CCF Contrôle Certificatif en cours de Formation (dispositif dit de semestrialisation). Il est aussi marqué par une baisse inquiétante des effectifs dans les BTSA par voie scolaire. Deux raisons qui ont notamment conduit à mettre en place cette journée de réflexions.

De nombreux.euses collègues ont participé à cette journée. Des enseignant.es mais aussi des collègues CPE CPE Conseiller Principal d’Éducation . Nos camarades de la FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire (SNES SNES Syndicat national des enseignements de second degré -FSU et SNUEP-FSU SNUEP-FSU Syndicat national unitaire de l’enseignement professionnel de la Fédération syndicale unitaire ) ont permis d’étendre la réflexion au BTS BTS Brevet de technicien supérieur de l’Education nationale. Enfin la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche était représentée notamment par Monsieur J.COPPALLE, sous Directeur de l’enseignement supérieur.

Un nécessaire état des lieux : le BTSA, une formation emblématique de l’enseignement agricole qui insère mais voit son avenir interrogé Le diaporama de présentation de la journée ici avec des éléments pour un état des lieux.

Depuis 1964, le BTSA est véritablement un diplôme incontournable de l’enseignement agricole ; il a permis une véritable élévation du niveau de qualification de jeunes issu.es de la ruralité et des milieux populaires. Informations transmises par la DGER

C’est un diplôme qui permet une bonne insertion professionnelle (75% à 3 ans, avec certes des limites selon les options et le type d’emploi).

Cependant, c’est aussi une formation qui est fragilisée :

  • Fragilisée par les différentes politiques et réformes néo-libérales.
  • Fragilisée, pour les formations par voie scolaire, par la loi Pénicaud.
  • Fragilisée pour certaines options qui peinent à recruter en concurrence avec certains CS, par exemple.
  • Fragilisée par un grand écart persistant entre des attendus de formation proches parfois de ceux d’ingénieurs, et des élèves qui ne sont pas toujours prêt.es à ce niveau d’exigence.
  • Fragilisée aussi comme parcours de réussite par l’arrivée de bachelie.ères issus du Bac Pro 3 ans et qui se retrouvent, pour certain.es, en grande difficulté donc décrochent, voire abandonnent.
  • Enfin, fragilisée par la réforme de la semestrialisation et l’absence de réaction de la DGER quant à l’avenir du diplôme (Le diaporama de la DGER ici). On notera qu’à l’Éducation nationale, les questionnements sont proches de ceux de l’enseignement agricole (voir ici, Le diaporama du SNES)

Des pistes pour avancer, pour débattre et porter un avenir pour le BTSA

L’après-midi, les collègues présent.es se sont réuni.es en 3 groupes pour construire des propositions, réflexions quant à l’avenir du diplôme.
Il s’agissait tout d’abord de faire un point sur les contre-vérités, la réalité de la contre-réforme actuelle du BTSA (mise en place des blocs de compétences, dérégulation de la grille horaire, baisse des moyens attribués et pour certain.es suppression des épreuves terminales…). Cet échange a permis aussi de découvrir que selon les filières, selon les établissements, la réforme était présentée et appliquée différemment.

Mais aussi de réfléchir à d’autres moyens pour accompagner les étudiant.es dans leur réussite. Quels moyens, quels dispositifs à inventer, à remettre en place pour notamment permettre à certain.es bachelier.ères professionnel.les de ne pas être exclu.es de ce parcours de formation. Il faut nécessairement redonner des moyens pour faire mieux en BTSA par des dispositifs d’accompagnement de bachelier.ères fragiles et en acceptant de limiter les effectifs des promotions.

Enfin, questionner le diplôme dans son organisation de Bac +2. Est-il menacé à terme  ? Doit-il évoluer vers un Bac+3 comme le BUT  ? Comment les établissements peuvent-ils être maîtres d’un tel dispositif  ? La solution semble être celle d’une troisième année en optionnelle en fonction des spécificités des établissements et des BTSA proposés. La solution doit-elle résider dans un format bac 2+1 ? Dans un tel dispositif, chaque étudiant.e entrant en BTSA se verrait offrir trois possibilités : un BTSA avec un certificat de spécialité (souvent les CFA CFA Centre de Formation d’Apprentis des EPL EPL Établissement Public Local proposent des CS cohérents avec les BTSA dispensés sur leurs sites) ; un BTSA avec une licence professionnelle adossée ou enfin un BTSA en 2 ans ouvrant à la poursuite d’études supérieures longues après passage par une classe préparatoire aux écoles supérieures d’Agronomie et d’études vétérinaires ( de type prépa ATS BIO). Pour fonctionner, ce système doit se reposer sur la structure de nos établissements. Il doit s’appuyer sur une restructuration des licences professionnelles actuelles liées aux formations agricoles bien que sous la gouvernance actuellement de l’Université, pour qu’elles soient cohérentes avec les familles de nos BTSA et donc que l’affichage en soit plus lisible. Cela suppose une réelle implication de la DGER avec une reconnaissance concrète des missions qui y sont dévolues. Elles doivent être intégrées aux fiches de service des enseignant.es qui s’y investissent et doivent s’accompagner de la mise en place d’une DGH DGH Dotation globale horaire spécifique et identifiée.

Il s’agira enfin de revaloriser l’image de ce diplôme en valorisant l’intérêt de poursuivre des formations post-bac dans les champs professionnels de l’enseignement agricole. Également, il doit s’agir de prendre en compte ce débouché majeur pour de nos élèves de STAV que semble sous-évaluer la DGER .

Ce sont des débats autour de l’évolution de ce diplôme qui doivent s’engager aujourd’hui, débats dans lesquels le SNETAP-FSU prendra toute sa part.


La vidéo bilan de cette journée :