SNETAP-FSU

Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public

Accueil > Pédagogie > Propositions de la DGER ? ... entre mépris et indigence

RENOVATION DE LA VOIE PROFESSIONNELLE

Propositions de la DGER ? ... entre mépris et indigence

jeudi 1er décembre 2016

Enregistrer au format PDF

Le 29 novembre 2016, la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche réunissait le deuxième groupe de travail concernant la rénovation de la voie professionnelle.
Ce groupe de travail issu du CNEA CNEA Conseil national de l’enseignement agricole a été mis en place après de nombreuses interpellations du Snetap-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire pour que soit pris en compte les différentes remarques et recommandations faites dans le rapport du CGAAER CGAAER Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux. sur la RVP RVP Rénovation de la voie professionnelle publié en juillet dernier.
A l’occasion de cette réunion, en présence de l’Inspection de l’Enseignement agricole, la DGER a présenté une série de propositions.

La Direction Générale a présenté ses propositions comme découlant du rapport des Inspecteurs généraux dans lequel l’administration avait retenu 3 priorités :

  1. renforcer la cohérence et l’attractivité de la voie pro (potentiel d’insertion, améliorer la réussite, valorisation du CAP CAP Commission administrative paritaire

    C’est une instance de représentation et de dialogue de la fonction publique française.

    Les CAP sont chargées d’examiner des situations individuelles, mais elles soumettent aussi parfois des motions à caractère collectif.
    , simplifier le BEPA BEPA Brevet d’études professionnelles agricoles ),
  2. faire évoluer les dispositifs d’individualisation et d’accompagnement,
  3. accompagner et former les enseignants.

Monsieur VINCON, Directeur Général, a expliqué l’esprit dans lequel les services avaient envisagé les propositions d’évolution : plus de souplesse, plus d’individualisation, plus de déconcentration. Il espérait à partir de ces éléments engager un débat tout au long du mois de décembre et établir un calendrier de passage devant les instances (CTEA CTEA Comité Technique de l’Enseignement Agricole , CNEA CNEA Conseil national de l’enseignement agricole ) en janvier 2017, pour une mise en œuvre à la rentrée 2017.

Que retenir de ces propositions ?

Les grandes lignes de projet d’amélioration de la réforme de la voie professionnelle résident dans les propositions majeures suivantes :

  • simplifier le BEPA (passage de 7 à 3 épreuves, supprimer l’épreuve E1, supprimer la présence d’un professionnel pour l’épreuve E2). Il s’agit ici de mettre l’accent sur le volet professionnel de la certification. Il est important de maintenir le BEPA,
  • établir une période de 2 jours (pris sur la durée de stage) dans le cadre d’un stage collectif afin de mieux préparer les élèves à la période de stage individuel en milieu professionnel,
  • proposer une « année de transition » (service civique, « coupure »…) après le Bac Pro 3 ans pour améliorer la réussite des élèves de la voie pro en BTS BTS Brevet de technicien supérieur ,
  • former les enseignants de façon obligatoire à l’évaluation capacitaire

Vivons nous la même réalité ?

En effet, le constat est clair, pour la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche , il n’y a d’aménagements nécessaires qu’à la marge. Pourquoi ? Parce que la réforme fonctionne, qu’elle donne satisfaction, qu’elle a atteint ses objectifs. Cela correspond bien à l’aveuglement persistant de la DGER quant à la situation réelle du terrain, quant aux nombreuses, sérieuses difficultés rencontrées par les équipes de Bac Pro et surtout les jeunes, dans les établissements. Les propositions tombent donc à plat, semblent presque « irréelles » tellement elles sont loin des besoins exprimés dans toutes nos rencontres de l’année Bac Pro entamée en mars dernier.

  • Non la problématique du BEPA, ne peut se résumer à un simple allègement et à sa transformation en un bloc de compétences professionnelles validé ou non.
  • Non la suppression des épreuves de matières générales dans ce BEPA ne permettra pas une simplification mais conduira inévitablement à la suppression du BEPA ce que nous ne voulons pas.
  • Non ce n’est pas la réflexion quant à une année de coupure entre Bac Pro et BTSA BTSA Brevet de Technicien Supérieur Agricole qui permettra d’augmenter les chances de réussite en enseignement supérieur des élèves issus de la voie professionnelle.
  • Non, ce n’est pas sans moyens clairs, précis et affectés que pourra se faire cette transformation nécessaire de la formation professionnelle.
  • Non ce n’est pas un MOOC, même obligatoire, qui pourra couvrir les besoins de formation des enseignants

L’indigence des propositions pourrait être résumée par une seule des annonces faite lors de cette réunion : la DGER propose une réécriture de la note de service sur l’individualisation en avril 2017. Une note qui fixerait l’enveloppe des HSE HSE Heures supplémentaires effectives communiquée aux équipes avant la rentrée … Où réside la nouveauté ? Le Snetap-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire a rappelé que c’est une promesse de la DGER depuis que la RVP RVP Rénovation de la voie professionnelle existe ! Un engagement jamais tenu !

Tout, jusque dans le vocabulaire utilisé, trahit la non prise en compte des problèmes du terrain. Il nous rappelle aussi que ce sont les enseignants qui ont échoué, fauté dans cette affaire. Il faudrait, « juste », les accompagner, les former, communiquer avec eux et valoriser certaines expériences.

Oui les propositions passent à coté de nombreux sujets majeurs. Le 26 janvier prochain, à Paris, le Sneatp-FSU, quant à lui, portera à la connaissance de la communauté éducative ET du Ministre ses propositions, construites avec les acteurs du terrain tout au long de l’année 2016.

La délégation SNETAP-FSU
L.MAURIAT, A.GIDELLE, O.BLEUNVEN, Y.VIGNER