Concertation ?
Sur cette consultation, on peut regretter le manque de retours des équipes mais qui n’est pas très étonnant car les collègues ne croient plus à l’intérêt de ces consultations, faute de prise en compte des avis portés. Nous partageons d’ailleurs ce sentiment au sein des groupes de travail car s’il arrive à la DGER
DGER
Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche
de répondre à nos remarques et interrogations, en revanche les textes ne sont que trop rarement amendés.
La question des débouchés et des métiers visés
En novembre 2022, le SNETAP-FSU
FSU
Fédération Syndicale Unitaire
avait dénoncé la disparition dans ce projet de référentiel du BTSA
BTSA
Brevet de Technicien Supérieur Agricole
GEMEAU de toute référence à l’approche "bassins versants". Si cette notion est introduite dans le référentiel de formation, dans le M8 "élaboration des solutions techniques" et dans les activités pluridisciplinaires (et à la marge dans le M7), en revanche elle reste totalement absente des référentiels d’activités et de compétences. D’ailleurs les métiers de "technicien rivière" ou "gestionnaire bassin versant" ne sont réintroduits qu’à la marge dans les débouchés possibles. Pour le SNETAP-FSU, il y a un risque de perte de diversité des métiers, qui se réduisent à de simples "gestionnaires des tuyaux". On peut y voir à nouveau un effet de la réforme des CPC et du changement de périmètre pour ce diplôme qui est passé dans les mains de la CPC Industrie (où notamment les représentant.es des syndicats des bassins versant sont absent.es).
De la nécessité de contenus d’enseignement plus ambitieux et plus en adéquation avec les enjeux actuels
En novembre 2022, nous avions également dénoncé la disparition du diagnostic et de la restauration des écosystèmes et de l’état écologique des rivières. Si la restauration des rivières est introduite comme activité pluridisciplinaire du référentiel de formation, en revanche le diagnostic des écosystèmes n’est lui pas clairement abordé.
Ainsi la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEPAMI) qui est une nouvelle compétence des collectivités territoriales1 n’apparaît nul part dans le projet de référentiel alors qu’il s’agit là d’un secteur d’emplois possibles pour nos étudiant.es.
Une incompréhension dans le contexte actuel où les questions de gestion et préservation de la ressource sont au cœur des débats de société.
Ces manques pourraient peser lourdement dans l’avenir de ce diplôme qu’il s’agisse de sa reconnaissance par une grande partie des professionnel.les et de son attractivité auprès des futur.es étudiant.es.
Référentiel de formation et d’évaluation, des éléments qui doivent changer
Si la DGER se défend en rappelant que les volumes horaires n’ont pas bougé, les équipes pédagogiques ont pu constater et regretter le recul, voire l’absence dans certains modules de la physique, de la chimie et de la biologie. Là encore un choix qui ne sera pas sans conséquences sur la reconnaissance de ce diplôme et dans la capacité de réussite et de poursuite d’études pour les étudiant.es ! Nous demandons clairement que la chimie soit présente dans les différents modules et notamment en M7 dans le cadre des projets.
La disparition de l’histoire / géographie du tronc commun et son renvoi dans un bloc avec une approche plus territoriale est aussi une inquiétude pour le SNETAP-FSU et les équipes.
Sur l’épreuve 8, les équipes signalent un document et une construction du référentiel d’évaluation très complexe (avec 2 dossiers à produire pour les étudiant.es). Un choix que nous pensons réfléchi par la DGER afin d’inciter les établissements à faire le choix de la semestrialisation et du 100 % CCF
CCF
Contrôle Certificatif en cours de Formation
!
Une réforme sans moyens ?
Le SNETAP-FSU a aussi rappelé sa demande de moyens supplémentaires, comme lors des expérimentations, pour les équipes qui doivent mettre en place non seulement la réforme, les blocs de compétence ou encore subir la semestrialisation et un 100 % CCF très chronophages en terme d’organisation. La DGER renvoie ainsi la charge d’une ingénierie de formation aux équipes dont ce n’est pas la fonction. Nous nous sommes également inquiétés quant à la baisse des moyens SIBLE suite à la réforme d’autres BTSA, qu’en sera-t-il pour le BTSA GEMEAU ?
Et le diplôme du BTSA, on en parle ?
Enfin, le SNETAP-FSU avait débuté la réunion en regrettant l’absence de vision globale sur l’avenir du BTSA dans un contexte de perte d’attractivité de certaines filières, de perte massive d’étudiant.es dans la voie scolaire, d’incertitude sur les Licences Pro, de mise en œuvre du BUT à l’Education nationale, d’annonce d’un Bachelor par le DGER ...
Le Ministère se contente de se féliciter d’une augmentation des effectifs en apprentissage. Pour le SNETAP-FSU, une réflexion urgente, associant l’ensemble des acteur.rices sur le diplôme du BTSA ,doit être engagée par le Ministère.