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Rentrée dans l’Enseignement agricole : le double discours ça suffit !

COMMUNIQUE RENTREE 2019 – ENSEIGNEMENT AGRICOLE

jeudi 12 septembre 2019

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Doux, dur, dingue...ou que penser du « former plus, former partout et former mieux » affiché par D. Guillaume.

Doux... le discours de rentrée du Ministre de l’Agriculture, qui ressemble étrangement à celui de la précédente... Il tend effectivement à se répéter et à réduire son propos à un slogan : « former plus, former partout et former mieux », mais un slogan moins encore que l’an passé ne résiste à l’analyse et à l’épreuve des faits !

Dur... les faits et les chiffres ne pardonnent guère. Jugez plutôt : un schéma d’emploi, qui traduit en fait la reprise des suppressions desdits emplois dans l’Éducation... avec moins 50 ETP ETP Équivalent Temps Plein à cette rentrée et déjà moins 60 annoncés pour 2020, avec un horizon de moins 300 d’ici 2022 ! Et des actes posés en plein accord avec la politique gouvernementale, qui enchaîne les contre-réformes éducatives et met en difficulté les établissements (Parcoursup, bac, lycée, apprentissage), mais en pleine contradiction avec les orientations affichées à l’envie face aux commissions parlementaires comme à l’occasion du dernier Salon de l’Agriculture.

Dingue... le décalage complet qui est vécu dans les établissements entre la communication ministérielle portée et les conditions de mise en œuvre de nos missions éducatives abaissées... à rebours des défis sociétaux qu’il revient à notre outil public de formation de relever (conversion à l’agroécologie, renforcement de la sécurité sanitaire et environnementale).

Que penser du « former plus, former partout et former mieux » de D.Guillaume à l’épreuve des faits ?

  • « former plus » : Ministre et DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche avancent un « léger frémissement » quant aux effectifs de l’Enseignement Agricole... mais comment s’attendre à davantage alors même que les conditions d’attractivité de nos formations sont malmenées pour ne pas dire davantage (spécialités de terminale du nouveau bac général non arrêtées avant la semaine de rentrée, agronomie devenue optionnelle, conditions de mise en œuvre des TP des filières technologiques et professionnelles dégradées, enseignements facultatifs non garantis... faute de financement).
  • « former partout » : pas de fermeture d’établissements ou de sites à cette heure il est vrai, mais un refus du Ministre et de son administration de s’engager à geler les velléités de fusions imposées d’établissements, dont certains continuent d’être mis sous autorité unique avec les résultats que l’on sait (vaines économies d’échelle et affaiblissement à moyen terme du ou des site.s le.s plus éloigné.s du siège) et qui ont pourtant conduit après la période Sarkozy à revenir sur toute une série de fusions dont certaines n’avaient abouti qu’à fermer des sites, comme celui de Lapalisse dans l’Allier en 2012...
  • « former mieux » : certainement pas... et c’est là que les injonctions paradoxales reçues par les agents de l’Enseignement Agricole sont proprement inacceptables ! Non, il ne suffira de communiquer en changeant le libellé des diplômes... alors même qu’on dégrade sciemment les conditions d’apprentissage des élèves, étudiant.e.s et apprenti.e.s et les conditions de travail et d’emplois des personnels !

Il est plus que temps que l’actuelle majorité se détourne d’une reprise non assumée, mais bien réelle de la RGPP RGPP Révision générale des politiques publiques de 2007, pour assumer une priorité donnée au financement de l’appareil public d’’enseignement et de formation agricole, seul à même de permettre la transition agroécologique et d’accompagner, comme c’est sa mission, les nouvelles générations de professionnels de l’agriculture et de l’alimentation, ainsi que les conversions des agriculteurs et agricultrices d’aujourd’hui.

La croisée « politique » des chemins est la suivante : casser l’outil à 3 ans... ou le sanctuariser et mettre les slogans en accord avec les actes !

Paris, le 11 septembre 2020.

Contact presse :

Frédéric Chassagnette
Secrétaire Général Adjoint du Snetap-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire

Ce à quoi cela nous fait penser...

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