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Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public

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STAV, de la nécessité de conforter une filière majeure de l’enseignement agricole public

jeudi 31 mai 2018

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S.N.E.T.A.P.-F.S.U.
Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public
Fédération Syndicale Unitaire

Secteur Pédagogie et Vie Scolaire

Un questionnaire pour faire un bilan

Le SNETAP a consulté ses sections d’établissement dans la perspective de la réforme du bac technologique du 15 avril au 15 mai 2018. Nous avons reçu plus de 150 réponses émanant de toutes les régions.

Le questionnaire :

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdF7xZZB8VqX1T2xiddqOLY1a3045P4QhmnU_NBu9aeD9_MFw/viewform?usp=sf_link

Une formation aux multiples forces...

On retiendra, tout d’abord, que ce diplôme (très présent dans les lycées agricoles publics) est vu comme essentiel à l’enseignement agricole. C’est une formation de qualité, avec une place importante qui est laissée aux matières générales. On relève également un bon taux de réussite et une très grande variété dans les orientations post BAC.

Enfin, dans la liste de ces nombreux atouts, les personnes qui ont répondu ont surtout mis en valeur la pluridisciplinarité, les stages en entreprise. On notera aussi que les lauréats disposent d’un bon niveau scientifique et technique.

...Mais qui est fragilisée.

Sa première faiblesse est avant tout d’être méconnu. En effet, le BAC STAV (son contenu, les poursuites d’études qu’il permet) est trop connu du grand public des professeurs principaux de 3e.

Fragilisé par le passage du BAC PRO à 3 ans qui a entraîné une baisse conséquente des effectifs, le BAC STAV rencontre de nombreuses difficultés : de trop faibles horaires en matières techniques, les EIL proposés ne sont pas assez nombreux.

Ce bac STAV est aussi caractérisé par la complexité de son organisation. Pour certains de nos collègues, les attentes dans les matières générales (langues, français notamment) sont parfois trop grandes.
Enfin les collègues considèrent qu’il y a trop de CCF CCF Contrôle Certificatif en cours de Formation dans les 2 ans et que l’on aboutit à une évaluationnite : un système qui serait très éprouvant pour les élèves.

Les EIL constituent un des éléments fondamentaux de la dernière réforme
Les EIL sont le marqueur technique principal de cette formation.

Et ce que retiennent surtout les collègues c’est que le volume horaire de ces spécialités n’est pas assez conséquent (trop juste pour asseoir les bases techniques parfois et rendant difficile pour certains élèves la réalisation du dossier technologique).

De plus, il y a trop d’heures non attribuées à une matière et il y un manque cruel de TP. Enfin, l’EIL devrait être plus cadré car un risque de confusion peut parfois exister entre les matières techniques du tronc commun et celles de l’EIL.

PLURIDISCIPLINARITE : sortir du bénévolat

La pluri est vue comme un dispositif qui fait sens et qui est une forte identité de cette formation. Elle est cependant parfois très saupoudrée et la baisse des DGH DGH Dotation globale horaire des établissements fait d’elle la première victime.

Les heures passant à la trappe...pour financer autre chose. On en arrive alors, trop souvent, à une pluri (qui peut être support de CCF) faite sous forme de bénévolat.

STAGES

Les stages, qu’ ils soient collectifs ou individuels sont considérés comme indispensables à la formation selon la très grande majorité des collègues.

Mais le nombre d’heures-professeur se révèle très insuffisant pour les mettre en place (organisation, déroulement, évaluation). La question de la responsabilité est également évoquée.

On relève également aussi d’importantes difficultés de financement (surtout pour les stages collectifs).

AP : STOP ou ENCORE ?

L’individualisation était devenue l’Alpha et l’Oméga des politiques éducatives. Aujourd’hui, encore, sa mise en œuvre, dans l’AP, par exemple, n’est pas assez claire. Les volumes horaires sont à affiner et préciser.

Mais surtout le plus problématique est le dédoublement non systématique qui induit parfois de faire AP à plus de 30 ! Réduisant ainsi l’efficacité du dispositif.

Des modalités d’examen qui doivent évoluer

Les modalités de l’examen du BAC STAV rendent celui-ci très complet. Mais aussi finalement assez lourd en terme de nombre d’épreuves pour les élèves. Il faut, cependant, selon les collègues, maintenir des épreuves terminales qui sont indispensables.

Il faudrait une VRAIE harmonisation des épreuves orales de Langues vivantes, idem pour les épreuves de rattrapage (créée récemment, cette dernière est considérée, malgré tout, comme un plus par les enseignants).

L’épreuve du dossier technologique mériterait d’être affinée et l’organisation de 3 épreuves orales le même jour est véritablement éprouvante pour les candidats.

Enfin, il faut revenir sur le fait que dans certaines matières les candidats sont interrogés sur les programmes des 2 années de première et de terminale.

La REFORME ACTUELLE doit donner du souffle au bac STAV !

Si une majorité de collègues considère qu’il ne faut pas changer le nom du BAC STAV, il convient d’insister sur la notion d’environnement qui est aussi fédératrice dans cette formation et qui n’est plus présente dans son nom.
Les craintes concernant cette réforme sont nombreuses.

Elles concernent, tout d’abord, le fait d’avoir des effectifs de classes à 36 dans les enseignements du tronc commun.
Mais aussi dans une fragilisation ou une disparition de la pluridisciplinarité et des des stages collectifs ; ou encore dans une diminution des heures de mathématiques par rapport à d’autres Bac technologiques.

Selon les enseignants qui ont répondu à ce questionnaire, il ne faut pas oublier également nos spécificités dont l’ESC ESC Éducation socio culturelle qui se doit d’être dans le tronc commun

En clair, il y a une forte crainte que cette réforme entraîne une baisse des exigences de ce diplôme.

Enfin, en lien avec la réforme de la voie générale, il y a aussi une crainte aussi de voir le CCF prendre une part trop importante dans l’évaluation.