Le 17 mars dernier, le gouvernement a dévoilé son vrai visage avec les arrêtés sur le "Choc des Savoirs". Ce n’est rien de moins qu’une machine à trier les élèves, une fabrique d’inégalités comme l’a largement montré et documenté la recherche. L’objectif est limpide : une école qui sépare et qui exclut par le tri social !
Le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire s’oppose à CE CHOC DES SAVOIRS et refuse la mise en œuvre de ce tri des élèves dans des groupes, prévue par une réforme qui est un renoncement à toute ambition émancipatrice de l’École et qui instaure une ségrégation assumée entre les élèves en difficulté et les autres ainsi qu’une discrimination sociale.
Pour preuve, les « prépa secondes » dans nos établissements agricoles et maritimes vont aggraver le tri social et risquent de matérialiser une forme de relégation et d’exclusion systématique pour nos élèves. Ce dispositif ne peut que susciter les inquiétudes légitimes des personnels :
- Combien de ces jeunes, souvent « à la limite de la déscolarisation » et peu mobiles, refuseront de suivre cette année « préparatoire au lycée », décrocheront purement et simplement ou iront par défaut en apprentissage, à condition de trouver un employeur et sans parler des taux plus que conséquents de ruptures de contrat ?
- Qui peut sérieusement croire une seule minute qu’avec une classe en lycée agricole public par région, ces jeunes choisiront la voie scolaire ? C’est un piège pour les élèves sans DNB qui seront confronté·es à un dilemme toxique : opter pour un apprentissage non choisi (ce qui en dit long sur la considération de ce gouvernement pour cette voie de formation et ses enseignants) ou s’engager dans une année supplémentaire de lycée, présentée comme une sanction pour leur soi-disant échec.
- De plus, cette mesure ne sera pas sans conséquence sur nos cartes de formation, tout particulièrement dans les LPA
LPA
Lycée Professionnel Agricole
et les LPM
LPM
Lycée professionnel maritime
où sont accueilli·es une part non négligeable d’élèves sans le DNB - jusqu’à 25%, voire 50% de certains effectifs - et que nous conduisons vers la réussite au Baccalauréat.
Le SNETAP-FSU appelle les personnels à participer massivement aux rassemblements du 25 mai et les invite à adresser au ministre de l’Agriculture leur désaccord profond avec la politique d’Éducation du gouvernement auquel il appartient.