Dans les années 2010, pour répondre aux défis multiples, économiques, sociaux, environnementaux et climatiques, l’agroécologie a été mise au cœur de l’enseignement agricole. Elle a été progressivement intégrée dans les référentiels de formation.
Nous déplorons les carences des plans successifs “enseigner à produire autrement”, les menaces pesant sur les outils de mise en œuvre et d’accompagnement de cet enseignement de l’agroécologie, et condamnons les pressions extérieures, politiques ou professionnelles, qui s’exercent sur les agent·es public·ques chargé·es de les mettre en oeuvre.
Lors des débats sur le projet de loi “d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture”, les sénateur·rices, mené·es par le sénateur Les Républicains Duplomb, proche de la ministre Genevard, ont systématiquement fait disparaître le terme d’agroécologie, suspecté, comme celui de la transition climatique et environnementale, “d’ajouter des contraintes aux agriculteurs dans un but d’atténuation du changement climatique.” (sic)
Si la ministre a porté le rétablissement de la notion de transition climatique et environnementale, ce qui a été fait en commission mixte paritaire, il n’en a rien été pour celle d’agroécologie.
Ainsi la sixième mission de l’enseignement agricole, créée par la loi, se trouve réduite à mettre en œuvre “toute action visant à répondre durablement aux besoins d’emplois nécessaires pour assurer la souveraineté alimentaire et assurer le développement des connaissances et des compétences en matière de transition climatique et environnementale.” au lieu de “développement des connaissances et compétences en matière de transitions agroécologique et climatique” dans le texte initial.
- Nous, personnels de l’enseignement agricole public, n’acceptons pas les menaces à l’encontre des agent·es public·ques, d’où qu’elles viennent ! Nous exigeons de notre ministre un véritable engagement en ce sens !
- Nous, personnels de l’enseignement agricole public, affirmons notre volonté de continuer d’enseigner à produire autrement, avec une agroécologie mieux définie, par exemple en suivant la définition de la FAO : “approche holistique et intégrée qui applique simultanément des concepts et des principes écologiques et sociaux à la conception et à la gestion de systèmes agricoles et alimentaires durables”, et de réels moyens pour y parvenir : moyens humains, temps de concertation, formation continue !
- Nous, personnels de l’enseignement agricole public, continuerons à nous battre pour que la 6ème mission de l’enseignement agricole porte à nouveau dans ses déclinaisons les nécessaires transitions agroécologique et climatique.