Plus de 500 syndicalistes - public/privé - ont répondu à l’appel de la FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire , de la CGT CGT Confédération générale du travail et de Solidaires le 25 et 26 mars 2025 dans les locaux de la Bourse du Travail. Objectifs : dialoguer avec de nombreuses associations, des expert·es, des équipes féministes sur : la santé des femmes, l’environnement, les moyens d’action dans les instances de dialogue social - et en dehors -, et le sens du travail.
La dimension genrée des expositions, des risques et des pénibilités étaient l’un des thèmes principaux de ces assises. Les participant·es ont échangé sur le cancer du sein - le premier cancer féminin en France et dans le monde -, en insistant sur les causes professionnelles et environnementales mais aussi sur les luttes pour la reconnaissance en maladie professionnelle des cancers du sein en lien avec le travail de nuit. La question des violences masculines contre les femmes au travail mais aussi dans les organisations syndicales a été mise en avant. Témoignages de femmes agressées, constitution d’une cellule de veille contre les VSS au sein des syndicats ou encore revendication du droit au congé hormonal, ont nourri les échanges.
Autre thématique : les accidents du travail et maladies professionnelles. La suppression des CHSCT CHSCT Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail en 2023 dans la fonction publique (et 2017 dans le privé), a fortement affaibli l’intervention des équipes syndicales sur les questions de santé, de sécurité et de conditions de travail. Ce qui ressort des débats : agir contre les accidents du travail et les maladies professionnelles, faire reconnaître les maladies psychiques en maladies professionnelles, valoriser les actions syndicales pour rendre visibles les accidents du travail, aller en justice contre les manquements de l’employeur à ce sujet.
Santé au travail et environnement étaient au cœur de la troisième thématique : polyexpositions, luttes contre les PFAS - polluants éternels -, à l’intérieur et à l’extérieur des lieux de travail, exposition à l’amiante dans le milieu de l’enseignement, intoxication au plomb, ... autant de thèmes débattus entre syndicalistes du rail, de la chimie, des déchets, de l’éducation nationale/enseignement agricole et militant·es pour la justice climatique et environnementale.
4è thème, enfin : organisation et sens du travail : Travailler oui mais pour quoi ? pour quelles raisons ? pour qui ? comment ? Quel lien entre le travail et la construction de la santé ? Le travail : aliénation et/ou émancipation ? Face à ces questions, les débats ont porté sur les pistes suivantes : évaluer à partir du travail réel, appréhender l’introduction de l’intelligence artificielle dans le monde de l’IA, déceler l’invisibilisation du travail des femmes, prévenir davantage les risques professionnels, ne pas oublier les personnels en situation d’handicap. Le travail doit devenir émancipateur en non aliénant.
Au final, la plateforme revendicative, adoptée lors des 1ères Assises en 2024, reste d’actualité.
Le 28 avril, journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, doit s’installer un peu plus dans l’agenda militant.
Voici ci-dessous la déclaration finale de l’ensemble des participant·es lors des ces 2è Assises :
Les travailleuses et les travailleurs ont besoin de se tenir debout face aux appréhensions du moment. La progression de l’extrême droite, les guerres, la bascule géopolitique, les inégalités, le changement climatique -et son déni par certains- marquent cette période.
La concertation sur les retraites, qui selon nous devrait déboucher sur l’abrogation de la réforme de 2023, se déroule dans un cadre insatisfaisant et donne lieu à des velléités de régression sociale de la part du patronat et du gouvernement. Pourtant, il est tout à fait possible d’augmenter les cotisations sociales afin de financer l’ensemble de la sécurité sociale, dont la branche AT-MP. Nous faisons le lien entre l’enjeu des retraites et les questions de pénibilité et de l’invalidité qui frappe tant de salarié·es en fin de carrière.
Les luttes locales et sectorielles, notamment pour les salaires et pour l’emploi, sont nombreuses et le 8 mars a donné lieu à une mobilisation importante. Ces luttes intègrent l’exigence du droit à la santé, la sécurité et la dignité pour les travailleuses et travailleurs.
En vue du 28 avril, journée internationale de mobilisation pour la sécurité et la santé des travaileur.ses, et dans le cadre des Assises des 25 et 26 mars, nous faisons les constats suivants :
- les politiques de prévention doivent intégrer les problèmes d’organisation du travail.
- les enquêtes doivent reposer sur la meilleure des expertises, celle des travailleur·ses plongé·es dans les situations réelles du travail, sur les représentant·es du personnel et sur les intervenant.es sollicité·es par les Comités Sociaux d’Entreprises, d’Administrations, Territoriaux et d’Établissements [hospitaliers].
Nos organisations revendiquent le rétablissement des CHSCT pour mener à bien l’action syndicale dans les entreprises et dans les administrations.
Que l’on soit du privé ou du public, il s’agit d’augmenter notre capacité à nous défendre, à améliorer les conditions de travail et à élaborer des contre-projets émancipateurs. Nos organisations appellent à une séquence de mobilisation interprofessionnelle la plus unitaire et la plus ample dans le cadre de la journée du 28 avril, afin de pousser le rapport de force en faveur des travailleur.ses.
Paris, le 26 mars 2025, Les organisations parties prenantes