Depuis deux mois, un mouvement social puissant s’est développé face à une réforme des retraites injustifiée, violente et injuste. Des millions de travailleurs-euses, jeunes, retraité·es ont exprimé avec force et dignité leur refus d’un recul de l’âge légal à 64 ans et d’accélérer l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans. Cette formidable mobilisation orchestrée par l’ensemble des organisations syndicales a été de plus en plus suivie dans l’enseignement supérieur et la recherche au rythme d’assemblées générales régulièrement organisées dans les établissements. Dans les grandes comme dans les petites localités du pays, le nombre de collègues des établissements universitaires et des organismes de recherche mobilisés n’a cessé de croître dans les cortèges, et avec des nombres de grévistes inédits dans certains établissements. Ce niveau de mobilisation rarement atteint sur des sujets non spécifiques à notre milieu est révélateur de la prise de conscience des effets néfastes de cette réforme sur l’ensemble du monde du travail, y compris les personnels de l’enseignement supérieur et la recherche.
Le 16 mars, ce mouvement social exemplaire a mis en échec le président de la République et son gouvernement devant l’Assemblée nationale. Au lieu de retirer leur projet, voire même de le soumettre au vote, ils ont décidé de passer en force en ayant recours au 49-3. L’exécutif porte une lourde responsabilité dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie. Les nombreux rassemblements qui ont eu lieu à la suite de la séquence de “non-vote” de la réforme montrent une nouvelle fois que la grande majorité de la population n’est pas prête à se résigner et qu’elle soutient le mouvement pour que le texte soit retiré.
Forte de ce soutien, mobilisée depuis des semaines, l’intersyndicale interprofessionnelle continue à exiger le retrait de cette réforme, en toute indépendance, dans des actions calmes et déterminées. Elle a décidé de poursuivre la mobilisation et appelé à des rassemblements syndicaux de proximité tout le week-end et jusqu’à la nouvelle grande journée interprofessionnelle de grèves et manifestations fixée au jeudi 23 mars prochain.
L’intersyndicale de l’ESR appelle l’ensemble des collègues et des étudiant·es à poursuivre massivement la mobilisation jusqu’au retrait de la réforme des retraites. Elle appelle à refuser et dénoncer l’injonction à basculer en “distanciel” les jours de grève, qui constitue clairement une entrave au droit de grève, et à ne pas pénaliser les étudiant·es mobilisés ces jours-là. Elle appelle à participer dès maintenant aux actions et manifestations unitaires prévues partout sur le territoire et à intensifier les actions les jours suivants pour élargir encore la mobilisation jusqu’à la nouvelle grande journée interprofessionnelle de grèves et manifestations du 23 mars. Le poids de la rue et notre détermination peuvent faire reculer le gouvernement. C’est toutes et tous ensemble que nous allons gagner. ■
Paris, le 20 mars 2023
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