Évolution du dispositif pass Culture pour l’Enseignement Agricole
En février 2025, le ministère de l’Éducation nationale a procédé au gel des crédits pass Culture relevant de sa tutelle. L’Enseignement Agricole n’ayant pas été concerné (et le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire , membre de l’Élan commun, avait saisi la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche en ce sens), cette décision a néanmoins conduit à une redéfinition du dispositif.
La réforme en cours de sa part collective introduit un changement majeur dans le mode de calcul des crédits alloués aux établissements scolaires. Cette évolution s’inscrit dans un contexte budgétaire encore incertain.
Un décret et un arrêté, attendus à la mi‑septembre, fixent désormais un nouveau cadre :
• les crédits ne seront plus calculés en fonction du niveau scolaire des élèves (jusqu’à présent, le budget était déterminé en fonction du niveau des élèves : 30 € en Seconde, 20 € en Première et Terminale, etc.) mais répartis à partir d’une enveloppe globale, définie par chaque ministère dans le cadre de la loi de finances et ventilée selon les effectifs ;
• le dispositif sera aligné sur l’année civile et non plus sur l’année scolaire.
À titre transitoire, jusqu’au 31 décembre 2025, les crédits destinés aux établissements agricoles seront constitués des reliquats de trésorerie de la Société Anonyme Simplifiée pass Culture, pour un montant d’environ 760 000 €. Cette enveloppe sera répartie proportionnellement aux effectifs élèves.
Les réservations sur la plateforme Adage seront possibles du 1er octobre au 31 décembre 2025.
Les actions retenues pourront être mises en œuvre tout au long de l’année scolaire 2025‑2026.
À compter de janvier 2026, une nouvelle ligne budgétaire inscrite dans le budget de l’État financera le dispositif, désormais géré en année civile. Elle couvrira la poursuite de l’année scolaire 2025‑2026 ainsi que le début de 2026‑2027. Les montants affichés sur Adage seront réajustés pour deux périodes : janvier‑août puis septembre‑décembre.
Des éléments plus que manquants … Une fragilisation manifeste du dispositif …
depuis sa mise en place qui permettait aux équipes d’animation d’avoir un budget prévisionnel constant (en fonction du nombre d’élèves) à chaque rentrée.
Depuis l’an dernier, c’est le grand huit, le sabordage :
- le gel du dispositif bloquant les actions culturelles des lycées qui avaient gardé de l’argent pour des actions à venir ;
- une rentrée 2025 sans aucune visibilité sur le montant du pass ;
- la présentation d’une subvention mi-octobre pour une attribution avant le 31 décembre 2025 et aucune visibilité pour 2026.
Quelles réactions face aux incertitudes : “le projet sans projet” du Ministère ?
Au moment des 60 ans de l’ESC
ESC
Éducation socio culturelle
(sur fond de publication de deux notes de service sur le métier d’enseignant·e d’ESC et sur les ALESA), alors que celle-ci est présentée comme une discipline phare, nous continuons de déplorer des intentions sans moyens !
De même, on demande aux équipes de tous les lycées de se projeter dans des projets artistiques et culturels… mais sans visibilité sur les moyens à disposition. La DGER invente le projet d’établissement sans projet du Ministère !
Au moment où les réseaux d’animation culturelle des régions ont des statuts et des moyens très différents - voire plus de moyens du tout ou presque - et qui trop souvent ne permettent pas de mener correctement la mission, au moment où les politiques culturelles des régions maintiennent les moyens, là où d’autres par idéologie les font disparaître, le Ministère, par le pilotage à court terme du pass Culture, fait disparaître la seule constante nationale de l’animation culturelle des lycées.
C’est ça l’autonomie ?
Et maintenant ? Construire prend du temps …
Il a fallu 60 ans pour construire le projet d’animation et de développement culturel des lycées agricoles publics. En quelques années, la disparition de réseaux réels dans certaines régions, le désengagement budgétaire de conseils régionaux, la limitation des moyens du Ministère de la culture, l’absence de vision budgétaire du Ministère de l’agriculture mettent à mal cette ambition.
Des dispositifs emblématiques de l’éducation à l’image comme “Lycéen·nes au cinéma” sont maintenant remis en question dans certaines régions par manque de moyens alors que les problématiques de l’analyse de l’image n’ont jamais été aussi fortes.
Est-ce ça une vision ambitieuse de l’éducation ?
Nous considérons que l’évolution du dispositif ne répond pas pleinement aux besoins des personnels et des élèves de l’Enseignement Agricole. Nous exigeons plus de moyens, des règles d’attribution plus justes et une vraie reconnaissance du travail des personnels engagés dans le pass Culture. L’évolution du dispositif telle qu’elle existe aujourd’hui est jugée insatisfaisante et trop centrée sur des contraintes budgétaires, alors que la priorité devrait être l’accès de tous·tes à des expériences culturelles riches et variées.
Le mode de calcul, trop rigide et opaque, aboutit à une sous-dotation des établissements avec des petits effectifs. Le plafonnement met en concurrence les projets, limite l’accès à la diversité culturelle et compromet le principe d’égalité à l’accès culturel entre tous·tes les élèves du territoire. Comme d’habitude, on renvoie aux établissements la gestion de la pénurie.
STOP au sacrifice de la culture pour nos élèves !
Le SNETAP-FSU réclame un financement public à la hauteur pour les projets culturels et l’accompagnement des équipes pédagogiques dans leur réalisation dans les établissements agricoles publics.

