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Le festival "visa pour l’image" 2015

dimanche 31 janvier 2016

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Le festival international "Visa pour l’image" a lieu chaque année à Perpignan depuis 27 ans.
Cette année encore les multiples expositions abordent une grande diversité de sujets.

Ce festival très international, très riche mais avec trop de monde se déroule dans des sites historiques.

Tous les soirs au Campo Santo, des projections retracent 2 mois d’actualité avec des faits de société et des conflits.

Le Campo Santo est un cloitre aménagé en amphithéatre gigantesque en plein air.

Au programme de l’édition 2015 :

  • L’actualité de l’année sur tous les continents - Hommage à Charlie Hebdo
  • Etat des lieux d’un conflit : Syrie - Irak - Yézidis Chrétiens d’Orient - Yémen - Libye - Daech
  • Conflit en Ukraine
  • Génocide Arménien : 1915
  • Lutte contre le virus Ebola en Afrique - 110 ans de l’Agence Tass
  • 70 ans du magazine ELLE
  • Réchauffement climatique
  • Immigration clandestine vers l’Europe - Violence policière aux Etats-Unis
  • Seisme au Népal

Exposition et Palmarés :

Le Palmarès, les différents "Visas d’or" sont remis lors des soirées avec une tonalité "Festival de Cannes" déplaisante.

Ce palmarès valorise des photo-journalistes : turcs, américains, iraniens, italiens, espagnols, somaliens et français... dont les photos marquent fortement notre mémoire.

Ces artistes oeuvrent pour la liberté de la presse parfois au péril de leur vie.

Sans être exhaustif on peut citer :

  • Lyndsey Addario for the New York Times "Les réfugiés syriens au Moyen-Orient"
  • Diana Zeyneb Alhindawi, Visa d’or humanitaire "Viols : procès de Minova"
  • Daniel Berehulak for the New York Times "L’épidemie d’Ebola"
  • Marcus Bleasdale for the National Geographic Magazine "Terreur en République centrafricaine"
  • Pascal Maitre, Geographic Magazine "Fleuve Congo, reportage au coeur d’une légende"
  • Goran Tomasevic, Reuters "Burundi : trois fois, non !"
  • Viviane Dalles pour le magazine ELLE " Devenir : mère ado"
  • BÜlent kiliç pour AFP, Visa d’or "De Kiev à Kobané"
  • Andres Kudacki "Espagne : crise nationale du logement et expulsion"
  • Giulio Piscitelli "De là-bas à ici : l’immigration et l’Europe-forteresse"
  • Alfred Yaghobzadeh pour Paris Match "Le corps des femmes yézidies comme champ de bataille".

L’emballement médiatique autour de la photo universelle du petit Aylan a rappelé aux festivaliers que l’image a plus de poids que les discours.

Jinan, femme yézidie :

Jinan a participé a une conférence de presse dans le cadre de Visa pour l’image.

Jinan a 18 ans. Elle a été retenue trois mois par les hommes de Daech.

Jinan a réussi à s’évader, la nuit à travers champs jusqu’à une zone contrôlée par les soldats kurdes irakiens.

Cette jeune yézidie est l’une des très rares à témoigner de son calvaire à visage découvert, pour que ses "soeurs soient libérées".

C’est très important car il y a des milliers de femmes yézidies captives et il faut les aider, les libérer, envoyer des forces internationales.

Le 3 août 2014, les hommes de Daech mènent une offensive éclair dans les monts Sinjar, au nord-ouest de l’Irak.

Là, vit la communauté yézidie, une minorité religieuse kurde dont les origines remontent à la Perse antique.

Les hommes capturés par Daech sont exécutés, les femmes violées vendues et réduites en esclavage.

L’ONU s’inquiète d’une tentative de génocide.

En mai dernier, une brigade de femmes yézidies est formée.

Elles se battent à côté des Pershmergas en 1ère ligne.

Ces jeunes filles yezidies s’entraînent au maniement des armes et découvrent l’ amitié, l’estime de soi et une forme de liberté.

Elles tentent de se reconstruire et constituent une source de respect, d’énergie d’inspiration pour les photo-journalistes.

Ces jeunes filles réaffirment : "Ils nous violent. On les tue".

Les djihadistes sont terrorisés. Ils ont peur d’être tués par une femme car cela les priverait des joies du paradis !

En décembre 2014, les kurdes sont soutenus par les frappes aériennes de la coalition internationale.

Les combattants kurdes ont alors brisé le siège imposé par Daech.

Un convoi et des vols humanitaires ont apporté aux réfugiés yézidies du Mont Sinjar de la nourriture, des tentes, des couvertures, des médicaments...

Jinan a rencontré le ministre de la culture Fleur Pellerin pendant la visite de l’exposition d’Alfred Yaghabzadeh " Le corps des femmes yézidies comme champ de bataille".

De cette exposition, des images stupéfiantes sortent du cadre pour vous sauter à la figure, pour vous serrer la gorge d’émotions trop fortes...

Paris Match a amené ensuite Jinan à la plage afin de découvrir la mer et peut être la sérénité.

Jean Molins

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