La filière professionnelle abandonnée ?
C’est la première chose que nous avons dénoncée : la voie professionnelle n’est pas dans le champ d’action de P.MATHIOT et de sa commission. Son absence dans la réflexion constitue une lacune grave du projet. Son avenir se discute dans un autre ministère...celui du travail. Pourtant pour maintenir « l’égal dignité des 3 voies » et surtout pour faire que les passerelles soient toujours possibles entre la voie technologique et la voie professionnelle, il n’est pas possible de laisser de coté les BAC PRO dans ces réflexions. Sur notre proposition, il dit seulement réfléchir à l’idée d’un enseignement de la philosophie en terminale professionnelle.
Un enseignement agricole oublié ?
Absent des débats sur le parcours étudiant (la façon dont se met en œuvre le 2e professeur principal dans l’enseignement agricole en est le premier résultat), il n’est pas question que les 20 000 élèves de la filière générale et technologique de nos lycées soient encore oubliés. Nous avons rappelé à J.M. BLANQUER, à P.MATHIOT et au DGESCO, J.M.HUART, la nécessité de maintenir et renforcer la voie générale dans les lycées agricoles (notre spécialité EAT) mais aussi l’intérêt majeur que constitue la voie technologique et notre BAC STAV dans l’offre de formation des lycées agricoles publics. Pour P.MATHIOT, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, le bac technologique agricole et nos spécialités pour le bac général seront maintenus.
Une concertation ?
Si J.M.BLANQUER est disposé à poursuivre les échanges dans les 3 semaines qui nous séparent de la date des premières annonces sur la réforme de l’examen, il a malgré tout précisé que les promesses du Président seront tenues : à savoir la simplification du BAC en 4 épreuves en terminale (et le Français en épreuve anticipée). Le cadre des négociations est donc très restreint...cependant nous lui avons rappelé que nous étions opposés au contrôle continu (CC
CC
Contrôle Continu
ou Commission de conciliation
) (source de bac « maison », d’inégalité de traitement, de pression sur les évaluateurs…). Si J.M.BLANQUER envisage des partiels (à la place, en partie du CC ?) pour évaluer les disciplines du tronc commun et les mineures. Pour l’instant, le flou reste important. Le ministre de l’éducation qui certes s’engage sur une banque de sujets nationaux et sur des copies anonymes ne perçoit pas que cela ferait reposer l’organisation un nombre important d’épreuves sur les établissements. Concernant le grand oral (seule épreuve qui serait maintenue en juin avec la philosophie), il évoque pour l’instant l’intérêt d’une telle épreuve (petit frère du TPE
TPE
Travaux personnels encadrés
?) seulement elle est, pour l’instant, vide de contenu.
Au final, l’année de terminale notamment ressemble à un vrai gruyère et son organisation, un véritable usine à gaz (par exemple les épreuves terminales des majeures auraient lieu en avril mais seraient corrigés quand/comment ? En même temps que nous faisons cours ? Une fois ces disciplines évaluées, on continue de les enseigner ? Ou ne fait on que préparer l’épreuve de philosophie et le grand oral ?…).
Et les personnels dans tout cela ?
P.MATHIOT, présent lors des échanges, a évoqué, dans son rapport, les conséquences inévitables pour les personnels et le calcul de leur service. Cette réforme du baccalauréat est conçue comme la première étape de la réforme du lycée...dont l’organisation se ferait en semestres...avec possibilité pour les lycéens d’arrêter chaque année telle ou telle discipline...avec des épreuves à préparer tout au long des années de 1ère et terminale...avec un grand oral à préparer pluridisciplinairement (ou pas)...TOUT CELA avec nos services hedomadaires ??? Vous avez déjà compris...L’annualisation est déjà là !