En ouverture de ce CSN CSN Conseil Syndical National , il nous revient d’apporter un mot de soutien et solidarité à notre collègue enseignante et aux deux élèves attaqué·es au couteau au lycée agricole d’Antibes et de leur souhaiter un bon rétablissement. Avant de traiter plus au fond ce sujet, le CSN adresse donc un message de soutien et de solidarité à toute la communauté éducative.
1. Quelques éléments de contexte*
Le CSN mandate nos sections syndicales et nos représentant.es :
• pour inviter les personnels de l’EAP
EAP
Enseignement Agricole Public
ou
Emploi d’avenir professeur
et du MASA à participer massivement aux marches et rassemblements du 21 septembre à l’occasion de la journée internationale de la paix, journée annuelle de non-violence et de cessez-le-feu, pour le droit des peuples à la paix ;
• pour inciter les agent.es qui sont aussi des citoyen.nes à se porter au soutien et à se faire entendre dans le cadre des initiatives visant à mettre fin au génocide en cours à Gaza.
Le CSN mandate son bureau national et ses sections pour :
- • mobiliser massivement les personnels de l’EAP et du MASA contre la rigueur et l’austérité, pour un autre budget, ce 18 septembre à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle, et en s’inscrivant dès début octobre dans les suites d’un plan d’action clairement inscrit dans la durée afin d’obtenir enfin un changement de cap salutaire en matière de politique économique dans le sens d’une justice sociale et fiscale retrouvée ;
• poursuivre résolument au sein de notre de nos communautés éducatives le travail de décryptage des discours de haine ou faussement social de l’extrême droite ;
• pour participer au colloque Extrême Droite et Ecole organisé par la CGT CGT Confédération générale du travail et la FSU en janvier 2026.
• s’associer aux initiatives dans le cadre des 80 ans de la Sécu.
Le CSN mandate le Bureau National et nos sections régionales et locales :
⁃ • pour que le SNETAP-FSU soit représenté dans le cadre du 3ème regroupement de “l’Appel de la Rochelle - Pour une véritable transition agricole et un plan de sortie des pesticides de synthèse” ce 20 septembre et notamment de l’atelier “mobilisation citoyenne” ;
• pour mobiliser en nombre les personnels de l’EAP et du MASA en vue de concourir aux Marches “climat, justice, libertés” du 28 septembre, auxquelles la FSU appelle ès qualité ;
• pour faire connaître la journée d’échanges du 27 novembre organisée par le SNETAP-FSU dans le cadre du Festival Alimenterre ;
• pour concourir à la pleine réussite de l’ensemble des actions en cours et à venir, notamment portés par le collectif “Nourrir pas détruire” et le groupe “Uni’terre”, pour faire échec aux discours et mesures anti-écologiques de l’heure (et elle est grave) ;
• pour inviter dès maintenant les personnels de l’EAP à faire massivement entendre leur voix dans le cadre de la consultation publique ouverte jusqu’au 29 septembre sur le décret principal relevant le seuil en dessous duquel un élevage industriel peut continuer à s’agrandir automatiquement sur simple “enregistrement” ou “déclaration” sans faire l’objet d’une procédure environnementale et sanitaire “d’autorisation” : J’EXPRIME MON DÉSACCORD : https://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/lancement-de-la-consultation-du-public-sur-le-a3245.html
2. Fonction Publique, Éducation, Enseignement Agricole :
Fonction publique : Mobilisons le 18 et après on continue !
Le budget présenté le 15 juillet par F.Bayrou a été unanimement condamné par les OS OS Organisations Syndicales de la fonction publique (CGT, FO FO Force ouvrière , UNSA UNSA Union nationale des syndicats autonomes , FSU, Solidaires,CFE-CGC, FA-FP). D’une brutalité sans précédent, il consistait à faire payer encore et toujours les travailleur·ses, les précaires, les retraité.es et les malades : suppression de 2 jours fériés, coupe dans les services publics avec l’ annonce de la suppression de 3000 emplois et 1000 à 1500 dans les opérateurs de l’Etat, le gel des salaires des fonctionnaires, le non remplacement d’1 fonctionnaire /3 partant en retraite jusqu’en 2030, le doublement des franchises médicales entre autres attaques contre la Sécurité sociale…. En même temps, les inégalités explosent et le nombre de pauvres augmente toujours. Rappelons depuis mars 2025, la mesure du premier budget Bayrou qui s’applique avec une violence indigne du XXI siècle, à savoir celle des + 10% de perte de rémunération pour tout.e agent.e dès le premier jour d’arrêt pour un congé maladie ordinaire. L’intersyndicale de la FP s’est adressé à Bayrou en juin 2025 pour dénoncer cette mesure et en demander le retrait, cela avec effet rétroactif pour les femmes (en congé maternité) déjà impactées depuis mars. Celle-ci participe d’une forme de suppression de l’exception datant de 2018 sur l’instauration du jour de carence, exception obtenue pour les femmes enceintes fondée sur la reconnaissance de leur vulnérabilité médicale.
Par conséquent et fort du succès de la journée du 10 septembre “Bloquons tout”, nous n’avons pas d’autres choix que de nous mobiliser massivement le 18, en faisant grève et en disant “Stop aux mesures de feu le budget Bayrou”. Le nouveau Premier Ministre doit entendre notre colère, et l’annonce sur la non suppression des 2 jours fériés ne suffira pas à calmer la colère. Ne l’épargnons pas et ne lui laissons pas le temps de s’installer confortablement et de reproduire la politique austère de ses prédécesseur.es. Le SNETAP-FSU portera au sein des instances de la FSU les nécessaires suites à donner à ces mobilisations de septembre.

Education : préfectoralisation de l’Éducation ! :
Des décrets, sortis le 30 juillet 2025 (2025-723 + 2025-726 + 2025-724), donc en plein été, renforcent le rôle du préfet dans l’organisation territoriale des services éducatifs. C’est un tournant dans la gouvernance de l’EN
EN
Éducation nationale
. En effet, le préfet sera systématiquement impliqué dans des décisions sur la carte scolaire du 1er degré. Il émettra un avis formel sur le projet présenté par le DASEN. C’est clairement l’affirmation d’un copilotage de la carte scolaire. Son rôle s’étend aussi dans le sens où il sera consulté pour la nomination, l’évaluation et la mutation des chefs de service à la jeunesse et sports. Il définira leurs objectifs, influant sur la part variable de leur rémunération. Son avis sera obligatoire avant toute nomination de DASEN. Il pourra déroger à des normes étatiques ouvrant la porte à des politiques territorialisées.
Ainsi il devient un acteur stratégique du pilotage éducatif avec un pouvoir de dérogation étendu, de consultation obligatoire et d’évaluation dans la gestion de l’éducation et du sport.
Il y a donc une volonté de cohérence territoriale accrue. Le préfet devient gestionnaire des politiques publiques locales. Cela constitue une percée du ministère de l’Intérieur dans l ’Education Nationale et dans les politiques éducatives. Un tournant préoccupant dans la décentralisation de l’Etat.
Une école toujours plus inégalitaire
Dans le champ de l’éducation toujours, notre fédération dans sa conférence de presse de rentrée a mis en avant le danger des politiques éducatives toujours plus austères et inégalitaires. Le nombre de fermetures de classes, d’emplois supprimés, de candidat.es sans affectation à l’issue de Parcours sup, traduisent la faillite de l’école républicaine au profit d’une école de moins en moins égalitaire, non inclusive, de moins en moins attractive pour les familles comme pour les agent.es, au profit du Privé toujours gagnant en moyens malgré leurs dérives financières et morales. Le SNETAP-FSU continuera à mener le combat avec la FSU contre l’enseignement privé et pour que les fonds publics servent à l’école publique. Nous devons continuer dire non à la casse de l’école orchestrée depuis plusieurs quinquennats (à titre d’exemple : 8865 emplois d’enseignant.es et de CPE CPE Conseiller Principal d’Éducation supprimés à l’EN EN Éducation nationale depuis 2017 pour 8029 élèves en plus) !
Autre sujet majeur, alors que nous sortons d’un été caniculaire, celui de la rénovation du bâti scolaire pour lequel notre fédération avec l’Alliance Écologique et Sociale réclament un plan effectif d’investissement. Le SNETAP-FSU prend sa part dans la campagne de mobilisation pour la rénovation écologique du bâti scolaire et mandate le secteur SST SST Santé Sécurité au Travail pour y travailler dans les différents niveaux d’instances (lien vers le rapport de l’AES : https://alliance-ecologique-sociale.org/wp-content/uploads/2025/09/Rapport-AES-renovation-bati-scolaire-250905.pdf).

Enseignement agricole public et maritime
Drame d’Antibes et faillite des politiques publiques pour la santé mentale des jeunes : failles et faiblesses de notre ministère
Selon un rapport de la Cour des Comptes de 2023, 1,6 million de jeunes sont en souffrance. Autre constat, l’École n’est plus le refuge émancipateur qu’elle devrait être. l’École est traversée par les fléaux de notre société dite moderne : violence, terrorisme, déferlement de haine, souffrance mentale. Plusieurs drames depuis l’assaninat de Samuel Paty sont là pour nous le rappeler. Le drame d’Antibes, nous dit combien nous avions raison quand en fin d’année scolaire nous avons regretté auprès de la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche son absence aux Assises de la Santé tenues en mai 2025, comme si l’EA n’était pas concerné par cette concertation et comme si la santé des jeunes de nos établissements n’était pas un sujet.
2 jours après l’attaque, lors d’un CSA EA extraordinaire, le SNETAP-FSU a exigé l’accompagnement le plus fort possible et sur la durée pour tous les personnels de l’EPL
EPL
Établissement Public Local
, la tenue de formations spécialisées et la continuité des travaux de la loge avec un agent enfin dédié. Il a fait mention du plan de l’EN du 4 décembre 2024 intitulé “Plan ministériel pour la tranquillité scolaire” qui décline des actions précises (y compris en moyens humains AE
AE
Assistant d’éducation
ou
Autorisation d’engagement
et CPE) pour les établissements les plus exposés. La protection fonctionnelle doit être systématisée, et tous les freins levés. Bien entendu, le SNETAP-FSU a rappelé la nécessité d’un accompagnement pédagogique et a renouvelé la nécessité de mise en œuvre effective dans le cadre du CNEA
CNEA
Conseil national de l’enseignement agricole
d’un observatoire des libertés pédagogiques. La DGER a dit sa volonté de très vite travailler autour de plusieurs sujets : sécurisation des EPL, de la santé mentale des jeunes, d’outils juridiques dont l’octroi a priori de protection fonctionnelle. Elle dit vouloir réinterroger le système pour tout repenser, y compris les protocoles de gestion de crise.
Le SNETAP-FSU a aussi mis en avant le manque évident de personnels de vie scolaire et de personnels de santé, l’échec du déploiement des médecins scolaires (avec 20 postes ouverts, mais 1 seul poste de pourvu), l’absence de médecine de prévention qui va crescendo, l’absence de psychologues scolaires dans nos EPL comme d’assistant.es sociales dédié.es, et encore l’absence de d’infirmièr.es dans certains lycées.
Concernant spécifiquement les infirmièr.es, nous avons bien entendu aussi porté le sujet de ce début d’année à propos de la fin de la possibilité de conserver des données des élèves dans Pronote, les privant ainsi d’une partie de leur travail. Nous avons d’une part dénoncé la méthode avec la “mise devant le fait accompli” sans concertation aucune et d’autre part l’absence d’accompagnement afin à la fois de pouvoir retrouver et sauvegarder ces données importantes et de pouvoir disposer à assez court terme d’une nouvelle solution professionnelle. La DGER a entendu les difficultés posées et s’est engagée à y répondre, cela par rapport à un “travail empêché” qui prend d’autant plus d’importance et de relief après ce drame.
La question des moyens en termes de personnels et de postes à créer ainsi que celle des conditions et outils de travail des personnels de santé et d’accompagnement ne pourront pas être éludées de la réflexion et devront aboutir à des mesures tangibles.
Bien entendu, cela passe aussi par une réelle perspective de reconnaissance d’un statut pour les personnels AESH
AESH
Accompagnant des élèves en situation de handicap.
et AED de nos EPL. La précarité dans laquelle ces personnels sont maintenus est inacceptable. Le SNETAP-FSU avec la fédération continuera à porter ce combat.
Le sujet d’un plan ministériel complet à l’image de celui de l’EN doit être porté dans toutes les instances y compris régionales, de même que la question de la sécurisation des établissements se doit d’être abordée avec les conseils régionaux, sans pour autant bien entendu que nos établissements se transforment en camps retranchés.
Suite au drame d’Antibes, le CSN mandate son bureau national et l’ensemble de ses représentant.es pour :
• veiller à ce que l’engagement du MASA de revoir l’ensemble des dispositifs de prévention lié aux risques sur nos EPLEFPA EPLEFPA Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole soit tenu, avec un suivi, une méthode et un calendrier de travail rigoureux et serré, afin que nous soyons collectivement mis en capacité d’apporter des mesures concrètes ;
• élaborer (via le secteur SST de notre organisation et avec l’appui de l’Élan commun) des fiches spécifiques à destination des représentant.es dans les FS (en lien avec les différents niveaux de prévention, le risque d’intrusion….) ;
• engager un travail de réflexion sur la question de l’accès aux EPL (types d’ ouvertures, fermetures…) sans pour autant les aboutir à une quelconque “bunkerisation”.
Rentrée dans l’enseignement agricole et maritime
Malgré la satisfaction affichée de la DGER sur les effectifs, le bon taux de résultats aux examens, le bon taux d’insertion, le bon déroulement des examens, la meilleure gestion dans les dossiers relatifs aux recrutements des contractuel.les (toujours plus nombreux.ses), se cache une tout autre réalité. C’est celle liée aux conséquences du “coup de rabot “de l’an dernier avec la suppression de 45 postes dans l’EA dont 25 dans le Public. Même si la DGER affirme avoir donné des moyens d’ajustement en fin d’année, et augmenté le nombre de places en fonction des vœux connus “les 11 postes d’ajustement laissés en réserve étant largement dépassés” selon le Directeur Général, la situation reste tendue dans les EPL. La DGER reconnaît qu’elle devra mieux anticiper, et trouver un cadre plus formel pour le mécanisme de dotation, y compris dans la prise en compte du rapport enseignement public / enseignement privé (la région Bretagne a été mentionnée). La DGER reconnaît aussi l’importance du dialogue de gestion avec les DRAAF DRAAF Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt et dit vouloir réintroduire la dimension “recteur vert” (sic).
Dans les établissements, cela s’est traduit, par exemple, par l’annonce d’un gel de classe le jour de la pré-rentrée à Rochefort-Montagne en AuRA, ou à Morlaix par le regroupement de deux 2nde GT en 1 de 35 élèves malgré la promesse de deux classes. Heureusement, la mobilisation des collègues (grève, AG et audience chez le DRAAF) a permis ici le maintien ouvert de la classe et là la réouverture de la deuxième classe promise. Ailleurs, ce sont des contractuel.les en moins, des élèves non accueilli.es, des dédoublements non assurés, des options non financées, ou encore des enseignant.es “invité.es” à assurer d’autres disciplines que celle de leur chaire...
Dans ce contexte de pénurie et de tentative de déréglementation, une vigilance particulière est à porter sur le respect des fiches de service des enseignant.es et sur la façon dont elles doivent être complétées (nombre de semaines, nombre d’heures… conformes aux grilles horaires des référentiels).
C’est dans ce contexte dégradé qui s’annoncer que le SNETAP-FSU avec l’intersyndicale de l’EAP (Élan commun, FO EA) a déposé fin juin un préavis de grève pour l’enseignement agricole public à compter du vendredi 29 août et jusqu’au 31 décembre 2025. Continuons d’en user !
Bien entendu, la rentrée c’est aussi les postes non pourvus avec des manques importants dans certains établissements tant en enseignement pro que général. Le SNETAP-FSU a redit à la DGER qu’il fallait de façon sérieuse se pencher sur le problème de l’attractivité des métiers, que la simplification et l’amélioration de notre offre de formation, comme une réponse apportée par la DGER, ne saurait suffire si la question de la rémunération n’est pas posée comme préalable.
Dans les DROM COM, les conditions de travail sont également dégradées : postes non pourvus, turn over des équipes, fiches de service erronées, heures de vacations insuffisantes, remplacents non assurés, équipements et matériels obsolètes, gestion des ressources humaines mal accompagnée… En Guyane, l’explosion démographique qui a conduit l’EN à construire des nouveaux lycées fragilise l’établissement agricole public et ses effectifs parce que le MASA n’a pas conduit cette même politique. Des classes sont regroupées ou bien gelées. La suprématie du privé (MFR) sur la filière service fragilise encore l’ensemble. Le Secrétariat Général et plus spécifiquement notre secteur Politique Scolaire et Laïcité vont poursuivre résolument leur appui direct à notre section de Guyane, en vue de contribuer au renforcement et au développement de l’offre publique de formation de l’EPLEFPA de Matiti. Par ailleurs, la seconde tournée dromienne du Bureau Nationale (après la Réunon et Mayotte l’an passé) est confirmée pour décembre (avec la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane).
Budget : un “feu” budget défendu par la ministre “démissionnaire”, dixit la DGER.
La DGER affirme “avoir tenu la trajectoire” pour présenter “un budget crédible” qui permettrait de mettre en œuvre les dispositions pour un cap triennal… mais sans de fait pouvoir donner aucun chiffre ! Pour mémoire, et afin de répondre aux objectifs de la loi d’orientation agricole de former + de 30% de + de jeunes aux métiers de l’agriculture d’ici 2030, plus de 200 ETP ETP Équivalent Temps Plein étaient censés être portés dans la programmation.
- Loi d’Orientation pour la Souveraineté Alimentaire et le Renouvellement des Générations en Agriculture (LOSARGA)
La mise en œuvre de la loi pour l’enseignement technique et le supérieur est déclinée dans 10 programmes d’actions dédiés. Ceux-ci ont fait l’objet d’une présentation dans les instances avant publication. Parmi ces programmes, celui sur le Bachelor Agro pour lequel nous avons redit et voté notre opposition, d’une part à cause de la modalité en bachelor semestrialisé et d’autre part à cause des encouragements scandaleux de conventionnement avec le Privé.
L’objectif pour la rentrée 2026 est de 20 bachelors agro (sur la base d’une moitié par voie scolaire et d’une autre moitié en apprentissage). Sur les contrats territoriaux, certains seraient déjà pré-identifiés et à signer dans l’année, mais sans information plus précise à ce stade. Il est donc important de se saisir de ces sujets dans nos lycées et de questionner les DRAAF/SRFD SRFD Services Régionaux de la Formation et du Développement lors des instances régionales de début d’année. Là encore, une vigilance particulière et un barrage aux conventionnements avec le Privé sont plus que nécessaires. Il s’agit aussi de s’opposer encore plus à la semestrialisation du bachelor et de porter des bachelor 3 ans (BTS BTS Brevet de technicien supérieur +1 année). Bien évidemment, le SNETAP-FSU ne cesse de dénoncer le manque patent de moyens pour assurer ledit déploiement .
La loi donne une 6ème mission à l’EA qui doit permettre “de conforter les connaissances et compétences en matière des transitions climatique et environnementale”. Cela se déclinera par exemple par un nouveau plan Enseigner à Produire Autrement (EPA3), censé être recentré sur “ comment faire acquérir aux jeunes les compétences agroécologiques”. De même, le développement des espaces tests dans les exploitations entre dans le programme 4. Cette mesure que nous portons depuis des années mérite que dans les instances locales et régionales, le SNETAP-FSU soit très présent et offensif pour son déploiement volontariste dans chaque EPL.
- Réformes éducatives :
Des réformes encore des réformes mais quand dans l’EAP : l’embarquement n’est pas immédiat !
Sur l’EVARS (éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité) : s’il est des mesures que l’on voudrait voir s’appliquer rapidement dans l’EAP comme celle s’agissant de l’EVARS, et bien non… il va encore falloir attendre pour les diplômes relevant spécifiquement de l’EA - faute d’anticipation et de travail sur le sujet ! La mise en œuvre de ce programme qui doit être déployé en cette rentrée 2025 dans les classes de la filière générale, est très incertaine… tarde à venir. Aucune réponse concrète de notre administration si ce n’est un travail qui doit s’engager avec l’inspection dans l’année et un GT… en mars 2026 ! Et un seul un document succinct transmis aux SRFD pour les chefs d’EPL, suite à nos interventions réitérées depuis près d’un an maintenant, document dont le but est d’établir un plan à partir de ce qui est déjà mis en œuvre dans ce registre… “pour identifier les ressources nécessaires”. Pour le moment les préconisations de EVARS sont à décliner dans le cadre des enseignements sous la forme de stage collectifs : une solution fourre tout, faute de mieux. Quant à la formation… pas de formation “enseignement agricole” pour les agent.es, elles et ils sont finalement renvoyé.es vers celles de l’EN. Bien entendu aucun moyen dédié n’est fléché. Pourtant face aux poussées et aux réseaux réactionnaires à l’offensive contre l’EVARS, l’urgence s’impose. L’EVARS doit être un impératif éducatif et citoyen. De même il conviendra de voir comment l’enseignement agricole privé catholique s’approprie le sujet, où si à l’image du privé de l’EN, il contourne le dispositif et triche avec ses obligations en affirmant la supériorité de son projet EARS (education affective relationnelle et sexuelle). Dans un document de 10 pages, il développe toutes les façons d’échapper à la mise en œuvre de l’EVARS. Le SNES SNES Syndicat national des enseignements de second degré a interpellé le ministère de l’EN à ce sujet et demande la rupture de contrat en cas de non application.
Sur les questions du genre plus spécifiquement, le SNETAP-FSU déplore le fait que la circulaire Blanquer de 2021 ne soit toujours pas transposée au MASA. Il rappellera l’obligation de la prescription d’une politique publique. Il accompagnera les agent.es dans les établissements pour prendre davantage en compte les questions de genre dans notre quotidien. Il incite à se rapprocher de la FSU et des ses espaces de communication dédiés.
- Le Plan filles/maths dont le but est de lutter contre les stéréotypes de genre doit se concrétiser par 2h de formation pour tous les personnels. A cette heure difficile de dire qui en profite et comment.
- Concernant les dernières annonces de rentrée dont celle sur le temps de déconnexion des élèves, au-delà de son application réelle qui risque d’être complexe, interrogée sur ce sujet la DGER avoue “ne pas être associée à la réflexion”, mais ajoute “on va bien être embarquée avec l’EN dans les réflexions” et dit travailler avec les DRTIC en région. Idem sur celui ouvert sur les conditions de rattrapage… “il faut du temps pour voir mais on regarde” (sic - DGER le 04/09/25).
- Autre sujet majeur d’interrogation : celui de l’IA. Si le SNETAP-FSU estime qu’il s’agit d’une question vive majeure dont il se préoccupe (une publication a été diffusée en cette rentrée), notre administration est bien timide. Seul un GT a été réuni au printemps dernier au MASA avec l’écriture d’une note établissant une charte d’usage des outils numériques et une des bonnes pratiques d’usage de l’IA. Mais la réflexion a plus été menée sous l’angle de la “simplification administrative” que de l’approche pédagogique. D’ailleurs, l’EA n’est pas concerné par ledit document, pas plus que par la mission IA au MASA menée l’an passé par le CGAER. Nous l’avons dénoncé et les inspecteurs ont eux-mêmes formulé comme recommandation qu’une mission spécifique soit lancée sur l’IA dans l’Enseignement Agricole - toujours sans suite donnée à ce stade à notre connaissance.
- S’agissant des plateformes numériques, nous avons été alertés à propos du choix fait en région Ile de France de supprimer tous les manuels papier et manuels numériques d’éditeurs au profit de manuels libres hébergés sur une plateforme numérique unique Pearltrees. Cette décision prise sans concertation a déclenché la colère du monde éducatif qui a publié une tribune dans Le Monde. En effet, des contenus validés par des professionnels se retrouvent avec des contenus amateurs. Beaucoup de fake news ont été relevées, des contenus complotistes, révisionnistes, sexistes, masculinistes étant très faciles d’accès. Le groupe la Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne a saisi la ministre de l’EN pour que l’accès des élèves à cette plateforme soit fermé immédiatement. Nous concernant, la saisie de la DGER paraît pertinente.
- Pour une école inclusive : 20 ans après la loi handicap de 2005, l’inclusion scolaire reste un chantier prioritaire pour une meilleure prise en charge des élèves à besoins particuliers , la gestion des aménagements d’épreuve, les missions d’assitant.es lecteur.rices-scripteur.trices, la formation des agent.es, l’accompagnement des équipes pluri-professionnelles. Une rencontre avec la conseillère de la ministre démissionnaire en juin dernier a permis de poser tous ces sujets. Elle a convenu de l’importance d’y travailler. Sur le point particulier des lecteur.rices-scripteur.trices, compte tenu des besoins constants, de l’amateurisme dont il est usé parfois et qui conduit à ce que les enseignant.es se débrouilelent seul.es pour trouver des volontaires (souvent non formé.es), le SNETAP-FSU exige un cadrage avec une répartition définie des missions et des modalités d’assistance à ces candidat.es. Il engage les personnels à signer massivement la pétition " Élan commun - Inclusion des élèves à besoins spécifiques et aménagements d’épreuve”. Pour que la mission soit enfin reconnue et organisée ! Stop au bricolage !”.
L’ EVARS, l’IA, l’école inclusive constituent les sujets prioritaires de cette année 25/26.
- Pour une école émancipatrice : Le CSN s’inquiète des coupes budgétaires dans le domaine de la culture avec des incertitudes sur la poursuite du dispositif du Pass Culture. Ces coupes régionales et nationales compromettent les projets éducatifs culturels. Il rappelle que les 60 ans de l’ESC ESC Éducation socio culturelle ne doivent pas seulement être une fête “bling bling” mais aussi l’occasion d’acter des moyens pour l’ESC et ses réseaux. Les personnels et leurs représentant.es sauront continuer de le faire entendre !
Des réformes que la SNETAP-FSU ne veut pas : la réforme de l’épreuve de contrôle pour les élèves de la filière BAC PRO qui supprime les épreuves générales au seul profit des épreuves pro n’est pas acceptable et traduit la dérive utilitariste de l’éducation et des ses enseignements. Nous allons tout faire pour que le contenu de celle-ci soit significativement infléchi.
• poursuivre résolument la mobilisation pour obtenir un budget pour l’EAP conforme à ses missions et besoins réaffirmés notamment dans le cadre de la loi d’avenir agricole, en usant du préavis déposé en intersyndicale du 29 août au 31 décembre 2025
• auprès de la représentation nationale pour obtenir ce budget à ma hauteur des besoins de l’EAP, via la réunion du Comite de Défense et de Développement de l’EAP, et à travers des interventions auprès des parlementaires de nos circonscriptions ( hors extrême-droite)
• interpeller en urgence la DGER et dans un deuxième temps le cabinet du ou de la ministre pour dénoncer les orientations actuelles prises par la rénovation de l’épreuve de contrôle en bac professionnel ;
• poursuivre le chantier prioritaire pour un EAP plus inclusif avec :
- • plusieurs demandes fortes concernant les AESH AESH Accompagnant des élèves en situation de handicap. à porter au niveau national DGER comme régional, notamment que puisse être rapidement démultiplié le VADEMECUM AESH initié en Pays de La Loire et que soit impulser l’organisation d’un réseau de référent.es AESH conforté par des moyens financiers dédiés (avec un.e référent.e par région)
- • l’organisation en interne d’un temps de réflexions et d’échanges de pratiques entre AESH, enseignant.es et CPE
- • la poursuite de notre action “lecteur.trices-sripteur.trices”, en signant et faisant signer massivement la pétition : https://elan-commun.fr/2025/09/04/petition-inclusion-des-eleves-a-besoins-specifiques-et-amenagements-depreuves-stop-a-un-bricolage-contre-les-eleves-et-les-personnels/
3. Statut et conditions de travail : à valoriser pour rendre à nouveau nos métiers attractifs
L’augmentation croissante des contractuel.les en lieu et place de titulaires : aujourd’hui plus de 2000 contractuel.les exercent dans l’EAP, est la mesure qui montre à quel point la casse de la Fonction Publique est à l’oeuvre en en faisant une doctrine et une stratégie de recours structurel à la précarité. Ces personnels sont les oublié.es de la revalorisation et de la titularisation. La journée de travail “titularisation” organisée par le SNETAP-FSU en Elan commun le 13 novembre à destination des enseignant.es et CPE sera l’occasion d ‘exiger un plan de déprécarisation massif. Pour les ACEN ACEN Agent Contractuel des établissements d’Enseignement, à gestion Nationale qui se verraient contraint.es de travailler sans avoir encore signé de contrat de travail, nous rappelons notre revendication “pas de contrat, on ne travaille pas” !
La bataille sur les régimes indemnitaires dont l’octroi de l’IFSE (indemnité de fonction, de sujétion et d’expertise) des personnels des EPLEFPA : l’abattement de 10% appliquée aux seuls personnels de l’EAP au prétexte fallacieux qu’elles et ils ne travailleraient pas 1607h a déclenché la juste colère des agent.es. Cette bataille se doit d’être poursuivie pour lutter contre la logique du mérite d’une part et contre les choix arbitraires et opaques de notre administration d’autre part.

Ajoutons que rendre les métiers attractifs, c’est aussi revaloriser les agent.es oublié.es comme ceux de la filière formation recherche et permettre de vraies perspectives de carrière.
En matière de protection sociale, le SNETAP-FSU entend dénoncer auprès du SRH le déficit manifeste de communication de notre ministère comme d’Harmonie FP vers les agent.es retraité.es concernant la complémentaire santé.
CFAA/CFPPA
CFPPA
Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole
(formation continue pour adultes)
: le combat pour l’amélioration des conditions de travail… un chemin exigeant qui n’est manifestement pas que “pavé de bonnes intentions”
Dans une majorité des EPL, l’accord cadre local a été voté au CA d’été. Reste 10% des EPL pour lesquels le cadre d’emploi n’a pas été présenté et/ou voté. L’intersyndicale Elan commun et FO EA avait porté à la DGER un certain nombre de difficultés rencontrées par les agent.es pour mener à bien les négociations. Nous avons demandé à la DGER qu’elle accompagne réellement les établissements afin que les négociations se tiennent dans un cadre constructif et dans un souci constant d’amélioration des conditions d’emploi de tout.es les agent.es puisque cela est le but même de ce cadre local. L’appui et l’accompagnement des élu.es régionaux.ales et catégoriel.les du SNETAP-FSU va se poursuivre.
Concernant plus spécifiquement les négociations sur le temps de travail, avec le GIP GIP Groupement d’Intérêt Public “employeurs des directions d’EPL et de centre” : après avoir pris connaissance de propos d’un des responsables du GIP à l’occasion de la rentrée, remettant en question la poursuite des négociations, après avoir alerté la DGER, celle-ci nous ayant assuré de la priorité qu’elle donne à la poursuite des travaux, le président du GIP a informé les représentant.es des personnels qu’une AG du GIP se tenait le 9 septembre. La question de la non signature effective du décret instituant le GIP par la ministre étant pour eux un point de blocage, le GIP a décidé d’annuler unilatéralement les deux réunions prévues le 19 septembre et le 8 octobre. Alors que le cœur du sujet, à savoir le temps de travail des formateur.trices allait commencé à être débattu le 19, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’il s’agit d’un faux prétexte. L’Intersyndicale (Élan commun et FO EA) réunie lundi 15 septembre pour convenir d’une stratégie a décidé de demander une audience sans délai à la DGER et saura se retourner vers les personnels de CFA CFA Centre de Formation d’Apprentis -CFPPA pour décider des suites militantes à donner !
Le CSN mandate l’ensemble de nos représentant.es et de nos sections pour :
• mener des actions qu’il jugera nécessaire en vue d’obtenir de réelles avancées pour valoriser les métiers et les carrières de l’ensemble des agent.es de l’EAP (motions en CA, interventions, y compris militantes, en instance…) ;
• appeler autant qu’il sera nécessaire à la mobilisation des agent.es de CFAA/CFPPA si les négociations sur le temps de travail venaient à être enterrées par le GIP “employeurs des directions d’EPL et de centres”.
Incendie majeur dans le massif des Corbières
Mardi 05 août 2025 16h15 restera une date indélébile dans l’histoire du massif des Corbières dans le département de l’Aude.
C’est le départ du gigantesque incendie, 16000 hectares parcourus, 11000 hectares détruits, une personne décédée, 26 blessé·es , 36 habitations brûlées, 20 autres endommagées, 18 hangars, 3 chalets ainsi que 62 véhicules détruits, 16 communes sinistrées, 24 jours entre le départ du feu et son extinction finale.
Malgré 3000 pompiers mobilisés, on est passé des paysages magnifiques à ceux de la désolation.
Le Conseil Syndical National du SNETAP-FSU, ainsi que son collectif des retraité·e·s, apportent tout leur soutien aux populations : habitant·es, agriculteurs et agricultrices dont beaucoup de viticulteur•ices et d’éleveurs et éleveuses, dont des anciens et anciennes élèves de l’Enseignement Agricole Public, sont touché·es. Nous n’oublions pas les artisans, commerçants, collectivités, associations.
Nous espérons que toutes les promesses faites seront à la hauteur du courage et de la résilience de ce territoire.
Le CSN réaffirme la nécessité urgente pour le gouvernement d’agir enfin en cohérence avec ses engagements en faveur d’une véritable politique de transition écologique.